L’art. 327a CO régit la question, et prévoit 3 principes dont il faut tenir compte :

  1. L’employeur rembourse au travailleur tous les frais imposés par l’exécution du travail et, lorsque le travailleur est occupé en dehors de son lieu de travail, les dépenses nécessaires pour son entretien. Il doit par principe assumer les frais courants, les frais de voyage, les frais d’hébergement et de repas, lorsque le travailleur doit séjourner en dehors de son domicile, et les frais liés à l’exécution de tâches spécifiques, nécessitant un équipement de protection particulier.
  2. Il est possible toutefois qu’un accord écrit, un contrat-type de travail ou une convention collective peut prévoir que les frais engagés par le travailleur lui seront remboursés sous forme d’une indemnité fixe, telle qu’une indemnité journalière ou une indemnité hebdomadaire ou mensuelle forfaitaire, à la condition qu’elle couvre tous les frais nécessaires.
  3. Les accords en vertu desquels le travailleur supporte lui-même tout ou partie de ses frais nécessaires à l’exécution du travail sont nuls.

Le temps pendant lequel le travailleur se tient à disposition de l’employeur est compris comme temps de travail. Cela signifie par exemple que le temps de trajet ne peut être considéré comme du temps de repos, et qu’il doit être pleinement pris en compte dans le calcul de la durée de la journée de travail. Or, la loi sur le travail impose une durée de repos quotidien d’au moins onze heures consécutives. Ainsi, dans le cas où un chantier serait trop éloigné pour permettre au travailleur de rentrer chaque soir tout en bénéficiant de son temps de repos quotidien, l’employeur doit prévoir un logement sur place.

L’employeur est tenu d’assumer des frais raisonnables justifiés par les circonstances. Cela implique qu’il peut par exemple réserver un lieu d’hébergement et de repas adapté pour les travailleurs et ne rembourser que les frais encourus, à l’exclusion des frais supplémentaires que pourrait générer le choix de l’employé de loger dans un palace ou de prendre ses repas dans un restaurant gastronomique.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie a édicté une directive qui introduit une base de réflexion sur le type et le montant des frais à indemniser, lorsque la question du défraiement n’est pas traitée par une CCT de branche applicable. Elle prévoit à titre d’exemple les montants forfaitaires suivants :

  • 150 CHF pour une nuitée petit-déjeuner compris ;
  • 135 CHF pour une nuitée sans petit-déjeuner ;
  • 15 CHF pour le petit déjeuner ;
  • 20 CHF pour le repas de midi ou du soir.

Ces montants sont indicatifs et applicables seulement lorsque les travailleurs logent à l’hôtel et qu’il n’existe pas de règles contractuelles ou conventionnelles différentes.